Ces petits riens qui ont fait l'histoire by Pierre-Yves Danzé

Ces petits riens qui ont fait l'histoire by Pierre-Yves Danzé

Auteur:Pierre-Yves Danzé [Danzé, Pierre-Yves]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Les Éditions de l’Opportun
Publié: 2018-01-09T23:00:00+00:00


1630 : QUAND UNE PORTE MAL FERMÉE SAUVE RICHELIEU

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La vaudevillesque journée des Dupes est le point d’orgue d’un épisode décisif pour le règne de Louis XIII : un esclandre orageux achevé par un twist anthologique qui constitue « incontestablement un tournant de l’histoire de France », aux yeux de Georges Mongrédien.

Ménage à trois

Au cœur de cette affaire, un trio des plus bigarrés : le roi Louis XIII, fils d’Henri IV. Puis Marie de Médicis, sa mère, qui assura la régence du royaume après l’assassinat d’Henri IV et eut maille à partir avec un grand nombre de complots et de révoltes. Enfin, Armand Jean du Plessis, plus connu sous le titre de cardinal de Richelieu, Premier ministre depuis que Marie de Médicis l’a, au forceps, imposé à son royal rejeton, en 1624. Ainsi, au mitan des années 1620, c’est « un temporaire et précaire triumvirat » (Pierre Chevallier) qui est aux affaires, car le cardinal et la reine mère se disputent de plus en plus clairement l’ascendant sur le roi.

En 1628, le torchon brûle entre Marie de Médicis et Richelieu. La rancœur personnelle y tient une large part : elle ne supporte plus de voir celui dont elle fut la grande bienfaitrice s’émanciper, notamment quand il la critique à fleurets de moins en moins mouchetés. En résumant à grands traits, si l’une veut mettre le pouvoir politique au service de la foi catholique, à la manière de l’Espagne, l’autre entend déconfessionnaliser la politique, comme un très lointain avant-goût de laïcité : qu’importe ce que les individus ont comme image de Dieu dans leur for intérieur tant que la sécurité publique est assurée et la primauté du roi sur la société incontestée. La reine mère veut écraser le protestantisme et unir les forces de l’Église et de la monarchie ; le cardinal désire les cloisonner et donner sa pleine mesure à l’État, donc soumettre les grands nobles rétifs à la volonté royale. Sur le plan extérieur, les conceptions diplomatiques sont, là aussi, antagoniques : Marie de Médicis est favorable aux Habsbourg, cette puissante dynastie catholique qui domine alors l’Europe et tient l’Espagne, une bonne part de l’Italie, l’Autriche et la Flandre. Tandis que le cardinal entend affirmer la puissance du royaume de France sur le continent, donc amender la préséance espagnole.

Ces deux agendas incompatibles s’affrontent ouvertement dès 1629, à propos d’une intervention militaire dans le nord de l’Italie, désirée par le cardinal, rejetée par la reine mère et finalement approuvée par le roi. Participant, pendant l’été 1630, à la campagne militaire menée contre la Savoie, Louis XIII est subitement atteint de dysenterie à Lyon. Gravement malade, il reçoit même l’extrême-onction. Tous les opposants à la politique et à la personne du cardinal de Richelieu fourbissent alors leurs armes, n’attendant que la nouvelle du trépas royal pour enfin se débarrasser de l’encombrant ministre. Marie de Médicis joue, une fois n’est pas coutume, la fibre maternelle : passant beaucoup de temps au chevet de son fils convalescent, elle n’a de cesse d’en profiter pour



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